A l’heure où nous écrivons ces lignes, la campagne officielle pour le 3ème et dernier référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie s’achève. Marqué par l’incertitude sur la tenue de ce scrutin dans un contexte de crise sanitaire, l’appel à la non-participation des indépendantistes et, au final, à une campagne exclusivement conduite par les loyalistes, le résultat de cette ultime consultation devrait se solder par un non majoritaire à l’indépendance.
Sans revenir sur les conditions d’organisation de ce référendum, pour lesquelles nous renvoyons aux trois excellents articles de Charlie Delorme publiés sur ce blog (sur le contexte, sur l’organisation du référendum du 12 décembre et finalement sur son maintien en dépit des appels au report), il nous faudra rapidement nous projeter dans le jour d’après.
De fait, le niveau de l’abstention et l’écart entre le oui et le non, sans être déterminant juridiquement, seront en revanche des éléments susceptibles de minorer drastiquement la valeur politique de ce référendum. Aussi, les indépendantistes ont d’ores et déjà annoncé qu’ils n’en reconnaîtront pas le résultat et ce, en en référant à l’Organisation des Nations-Unies. Il est notable de souligner que le président indépendantiste du Congrès était le vendredi 10 décembre à l’Assemblée générale pour se plaindre des conditions d’organisation de cette consultation.
Dès lors, pourra-t-on sérieusement considérer éteinte la cause de l’indépendance ? Quels équilibres institutionnels devra-t-on retenir à la sortie de l’accord de Nouméa ? Quelles perspectives pour le destin commun au sortir d’un processus ayant finalement majoré les antagonismes entre indépendantistes et loyalistes ?
Sans doute que nous ne pourrons apporter de réponses définitives à des questions qui globalement demeurent peu ou prou identiques depuis plus de trente ans. Mais nous pourrons continuer à alimenter le débat à l’issue du processus référendaire par l’organisation d’une table-ronde en distanciel :
Mercredi 15 décembre
De 18h à 20h
Autour de :
Carine David, professeur de droit public à l’Université des Antilles, spécialiste de droit de l’outre-mer et auteur de différents travaux sur la démocratie néocalédonienne
Jean-Jacques Urvoas, maître de conférences HDR en droit public à l’Université de Bretagne occidentale, ancien garde des Sceaux et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale et auteur de différents travaux sur les perspectives institutionnelles de la Nouvelle-Calédonie
Zérah Brémond, docteur en droit public et membre associé du LabLEX, chercheur en droit des peuples autochtones et auteur d’une thèse sur l’Etat post-colonial.
Par ailleurs, plusieurs étudiants néocalédoniens, actuellement en métropole, seront conviés à cette table ronde afin de donner leur sentiment sur les suites d’un processus qui les concerne en premier lieu.
Inscription préalable souhaitée pour obtention du lien de connexion : ici
Au plaisir de se retrouver !
Zérah Brémond