03/10/2014 : Sarkozy accepte le principe d’une primaire ouverte, non sans lever toutes les ambiguïtés… et Bruno Le Maire dévoile sa charte.

Dans son deuxième meeting, hier à Troyes, Nicolas Sarkozy a avancé sur le principe d’une primaire ouverte, conformément aux statuts de l’UMP, levant l’ambiguïté de ses précédentes déclarations au meeting de Lille. «Il y aura des primaires, elles seront ouvertes». Cela «devra concerner toute l’opposition», c’est à dire que Sarkozy envisage une primaire ouverte à l’UDI notamment, dans la nouvelle formation politique qu’il appelle de ses vœux.

Cela ne l’a pas empêché de maintenir quelques ambiguïtés. Tout d’abord, il semble considérer que cette procédure ne garantit pas nécessairement le choix du bon candidat. Par ailleurs, il a considéré que «pour voter aux primaires, il faudra vraiment partager nos valeurs et nos positions républicaines», craignant que des gens puissent voter « avec l’arrière-pensée de choisir un candidat qui ne soit pas forcément le meilleur ». 

 

Cela laisse encore ouverte la question d’un système intermédiaire entre la primaire fermée et ouverte, puisque les possibilités sont innombrables : adhésion à un parti pour pouvoir voter à la primaire, frais de participation plus importants, etc. Nicolas Sarkozy a en tout cas cherché à fermer de nouveau le débat : «et je voudrais maintenant qu’on n’en parle plus et que ce ne soit pas une occasion de querelle entre nous».

Dans le même temps, Bruno Le Maire, dans sa stratégie de conquête de l’UMP, a dévoilé sa charte pour les primaires, confirmant le processus de nécessaire juridicisation de la primaire qui se développe depuis celle, socialiste, de 2012.

Or celle-ci est beaucoup plus claire sur le caractère ouvert de la procédure, car selon B. Le Maire le «but» de la primaire est de «renforcer la légitimité de notre candidat par une désignation démocratique la plus large possible» et «d’éviter l’éparpillement des voix au premier tour de l’élection présidentielle qui risquerait de profiter à la fois au candidat du Parti socialiste et celui du Front national».

Pour Bruno Le Maire, toujours dans cette charte, «Cette élection sera ouverte à l’ensemble des Françaises et des Français qui se reconnaissent dans les valeurs des formations politiques participant à cette élection sans condition d’appartenance politique ou partisane». Celle-ci «s’adresse plus largement à tous les candidats de la droite et du centre qui y adhèrent et qui sont les garants de sa bonne application». L’organisation de cette primaire devra être «définie en accord avec l’ensemble des partis participant à cette élection», toujours selon cette charte.

Enfin, point important, Bruno Le Maire propose que la primaire soit organisée «dans toute la France»et «dans le courant de l’année 2016». Une telle précision peut avoir son importance, dans la mesure où la fixation de la date de la primaire peut jouer sur la construction du compte de campagne et l’imputation des dépenses, selon des modalités sur lesquelles on aura l’occasion de revenir plus tard sur ce blog.

A suivre, donc.

Romain Rambaud