24/04/2013 : Le chaos en Italie et les élections en Allemagne en septembre. Les sondages inquiètent.

Aucun répit !

Les élections italiennes sont terminées, laissant derrière elles un chaos dont on se demande bien comment l’Italie pourra se relever. Pour arriver à suivre les péripéties italiennes, on ne peut que renvoyer au blog de Philippe Ridet du Monde, tant tout cela va vite. Au cas où vous ne le sauriez pas déjà, Bersani, pourtant élu, a démissionné avant même de réussir à être président du Conseil, et l’Italie a par défaut reconduit son ancien président de la République, qui a depuis longtemps dépassé l’âge légal du départ à la retraite. D’après Beppe Grillo, un coup d’Etat. Ambiance…

Et les sondages s’enchaînent, nourrissant sans relâche une addiction furieuse dont témoigne le site www.sondaggipoliticoelettorali.it. D’une certaine manière, les italiens ont de la chance. Pour nourrir leur dépendance au sondage politique, ils ne sont pas obligés d’inventer la publication du sondage pour la présidentielle quatre ans avec l’élection. Leur système politique est tellement chaotique qu’ils peuvent faire des sondages tout le temps. Je crois qu’il est temps de délocaliser ma petite entreprise dans la péninsule, peut-être le droit des sondages y aura-t-il  plus de succès.

Trois, quatre, cinq sondages par jour, pour demander aux italiens comment ils vivent la situation et comment ils pensent pouvoir en sortir. Et tiens, que feraient les italiens, s’il votaient aujourd’hui ? 27 % pour le parti démocrate, qui baisse, 26,8% pour la coalition de Silvio Berlusconi, qui monte… et 24% pour Beppe Grillo ? Mais où allons-nous ?

En Allemagne, au moins, nous le savons un peu mieux. Angela Merkel devrait gagner : pour le moment, elle écrase tout le monde, à plus de 33% des intentions de vote, reléguant le SPD loin derrière, et elle est plus populaire que jamais. On le comprend d’ailleurs assez bien.

Oui… mais voilà. Il y a un nouveau venu dans le paysage. Ce nouveau parti, c’est l’AFD, l’Alternative pour l’Allemagne, crée le 14 avril et qui, déjà, inquiète. Anti-euro, ce parti propose tout simplement le retour au mark au 2020, après avoir expulsé la Grèce, Chypre, l’Italie, l’Espagne et le Portugal et… vraisemblablement la France, de la zone euro. Joie.

Or, ce parti, créé il y a seulement 10 jours, commence déjà à être testé dans les sondages. A 2%, il y a une semaine. A 5%, dans un sondage publié par Bild hier. Un score en hausse donc. Le moins grave, c’est qu’il pourrait rendre plus difficile l’élection de la chancelière. Le plus grave, c’est qu’il va renforcer le climat actuel du retour vers le futur… 2033. Mais après tout, pourquoi l’europhobie épargnerait-elle l’Allemagne ?

La campagne électorale allemande commence… et le droit des sondages aussi. Mais depuis presque un an au fait, s’est-il déjà arrêté ?

Romain Rambaud