Ce week-end, l’Association française de droit constitutionnel nous a fait part d’une nouvelle extrêmement triste : Bernard Maligner nous a quittés.
Le droit électoral est en deuil. Il a perdu l’un de ses auteurs les plus importants. Car le droit électoral, et plus précisément encore le droit administratif des élections, dans son aspect contentieux mais bien au-delà, devait tout à Bernard Maligner.
Annotateur du Code électoral Dalloz, responsable de la rubrique de droit électoral à l’AJDA, auteur d’un ouvrage de référence chez Ellipses, d’un nombre impressionnant d’articles, de juris-classeurs, de contributions de colloques, il avait tout écrit. Il ne s’arrêta jamais d’écrire, malgré la maladie. Il lui a fallu une vie entière d’homme pour réaliser son oeuvre. Comment allons-nous faire sans lui ?
Et derrière le scientifique, l’ingénieur CNRS, il y avait l’homme. Je me rappellerai toujours notre première rencontre, à la journée d’étude de l’AFDC relative à l’élection présidentielle il y a quelques années où, après son exposé magistral du contentieux électoral, maniant aussi facilement les points les plus techniques que les plus grands auteurs, il vint me saluer. Pour me féliciter de mon petit livre sur le droit des sondages électoraux. Que dire ? Qu’un grand auteur comme lui vienne me saluer pour cette petite chose, moi qui ne connaissait alors rien au droit électoral, n’est-ce pas la marque d’une humilité que seuls les meilleurs peuvent atteindre ?
Bernard Maligner a toujours été adorable avec moi. Il était de Nogent-sur Marne. Il siégeait au conseil municipal lorsque j’y étais enfant. Peut-être cela nous a-t-il rapprochés. Je n’étais pas un intime et il ne me connaissait pas depuis très longtemps. Mais la nouvelle de sa mort m’affecte profondément.
Nous allons bientôt rendre hommage, lors d’une journée d’étude organisée par l’AFDC le 30 septembre, à Jean-Claude Colliard. Nous aurons bien sûr tous une pensée pour Bernard Maligner. En tant que chercheurs, nous devons essayer de poursuivre le travail qu’ils ont tous deux entamé. C’est une immense exigence et une très lourde responsabilité.
Cher Bernard, reposez en paix. Vous allez nous manquer.
Romain Rambaud