Décidément, internet ne nous laisse aucun répit !
Un article à peine écrit sur l’interview de Bruno Jeanbart revenant sur l’échec des sondeurs à anticiper les résultats du duel Le Pen/Mélenchon, voilà qu’une information d’une importance absolument capitale tombe sur internet : un sondage donne Ségolène Royal largement perdante face au dissident socialiste de La Rochelle !!
On pourra trouver ce sondage sur le site de 20 minutes en cliquant ici. Un sondage qui fait suite, mais ne prend pas en compte, au terrible tweet de Valérie Rottweiler – pardon, -Trierweiler – soutenant l’adversaire de sa rivale ! Si certains étaient sur la lune ces dernieres heures, on pourra leur conseiller la lecture de l’éditorial du Monde.
Selon un sondage Ifop/Fiducial réalisé lundi et mardi, avant et après le tweet de Valérie Trierweiler, Mme Royal recueille 42% des intentions de vote exprimées contre 58 % pour M. Falorni. Le commentaire de l’article a par ailleurs la prudence d’indiquer – conformément à une tendance dans le commentaire journalistique qui se confirme – qu’à un tel score, la marge d’erreur est environ de quatre points. Toutefois, avec un tel écart, c’est clair, selon les sondages en tout cas, Mme Royal va perdre !
Confirmant d’ailleurs ce que l’on pressentait et actant des soutiens officiels de la droite pour l’adversaire de celle qui devait être nommée – pardon, élue – présidente de l’Assemblée Nationale, il ressort ce de ce sondage que 82% des électeurs de la candidate UMP Sally Chadjaa, qui n’a pas pu se qualifier pour le deuxième tour, indiquent qu’ils voteront pour M. Falorni, ainsi qu’une majorité d’électeurs du Front National. La droite n’aime pas Ségolène Royal !
Voilà donc un élément qui ne manquera pas d’alimenter la polémique en cours sur le duel Royal / Trierweiler dont on attend avec délice les suites.
Du point de vue du droit, peut-on s’attendre à des suites ? Que fera Mme royal contre ce sondage ? Réussira-t-elle à garder son calme ou va-t-elle saisir la Commission des sondages ? Que va faire cette dernière ? Comment ce sondage a-t-il été réalisé ? La taille de l’échantillon, 604 personnes, est-elle suffisante, alors que cette taille d’échantillon a été certes validée par la Commission des sondages mais est peut-être en cause – on ne le sait pas encore – dans l’échec des sondeurs concernant l’élection d’Hénin-Beaumont ?
Mieux encore, si elle perd cette élection, Mme Royal va-t-elle saisir le juge électoral pour essayer de faire valoir que ce sondage l’a destabilisée en pleine polémique et a affecté la sincérité du scrutin ? Pour cela, il faudrait que ce sondage soit sanctionné par la Commission des sondages parce qu’il présente un problème. Par ailleurs, il faudrait qu’il ait altéré suffisamment la sincérité du scrutin… mais le juge électoral refuse en général de procéder à un tel raisonnement, comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire par ailleurs.
En tout cas, le suspense est insoutenable et alors que ces élections législatives deviennent enfin intéressantes, on attend avec impatience la suite ! A suivre sur ce blog, qui essaiera, mais cela ne va pas être si facile, de rester strictement – strictement – juridique !
Romain Rambaud